Commune de Grand’Rivière
Village rebelle de bout du monde, Grand’Rivière vit au rythme de ses courageux pêcheurs qui défient l’océan chaque jour.
Le village de Grand’Rivière se situe à l’extrémité Nord-Est de l’île de la Martinique. Il s’agit d’un petit village de pêcheurs au pied de la montagne Pelée. Avec seulement 531 habitants, elle est la commune la moins peuplée de la Martinique.
Pour y accéder, une route très escarpée à travers la jungle qui enjambe la rivière Potiche avant de déboucher sur ce village du bout du monde où la route s’arrête, face à la mer. Pour contourner la Martinique par le nord, seul un chemin de randonnée de 6h environ (la fameuse grande randonnée de Grand’Rivière – le Prêcheur) vous mènera jusqu’à l’Anse Couleuvre où la route reprend. On peut aussi faire le tour par la mer, sur les yoles de pêcheurs.
Délimitée à l’est par la Rivière Potiche au-dessus de laquelle on trouve le fameux pont métallique d’une longueur de 67 mètres et d’une hauteur de 57 mètres (le pont le plus long et le plus haut de la Martinique), elle fait face au canal de la Dominique, large de 35 km. Dans son écrin de végétation dense et luxuriante au relief accidenté, Grand’Rivière est entourée de mornes : morne Balata, morne Tique, morne Citron.
La côte présente des caps (cap Saint Martin) et des anses (anse Dufour, Anse du Débarcadère, anse de la Bagasse).
Fondé à la fin du XVIIème siècle par les jésuites qui y installent une chapelle, le bourg de Grand’Rivière se situe sur la rive gauche de la Grande-Rivière d’où il tire son nom. Le père Labat, étant à Potiche, écrit « Nous allâmes dire la messe à une petite chapelle qui est de l’autre côté de la Grand’Rivière(…). Le père jésuite du Prêcheur y vient dire la messe deux ou trois fois l’année. »
Longtemps enclavé et toujours rebelle, ce petit bourg niché au pied des falaises abruptes accueilli les premiers Caraïbes, puis les nègres marrons et, pendant la Seconde Guerre mondiale, les « dissidents » partis rejoindre la Dominique, que l’on peut apercevoir par temps clair, de l’autre côté du canal, à 35 km de là.
Le 25 juin 1940, Le maréchal Pétain signe l’armistice, la Martinique devient dès lors sous l’administration de l’amiral Robert et Grand’Rivière une des plaques tournantes de la résistance martiniquaise.
En 1942, un représentant de l’amiral Robert en compagnie de l’archevêque, Mgr Varin de la Brunelière, débarquent à Grand’Rivière avec pour but le remplacement des drapeaux républicains par des croix. C’était bien mal connaître les Riverains, on assiste alors a une rixe entre les partisans de Robert et ses adversaires. Grand’Rivière restera tout au long de cette période « une commune de résistants« , sa situation géographique facilitant le trafic en tout genre et le marché noir. Bien des soldats sont partis de Grand’Rivière pour rejoindre les Alliés. Il était fréquent d’assister à des incidents entre douaniers et contrebandiers soutenus par la population riveraine. Si bien que l’amiral Robert décide de créer un poste de douane chargé de régulariser les expéditions et les réceptions de marchandises.
En 1945, l’annonce de la Libération et de la victoire des alliés provoquent des mouvements de joie dans la population riveraine. Certaines personnes interrogées déclarent : « On a dansé toute la nuit à l’annonce de cette nouvelle. »
Aujourd’hui la vie y est principalement rythmée par les pêcheurs et leur corne de lambi au retour de la pêche, leurs filets pleins de marlins, thons, dorades ou parfois de requins…
Les jolies maisons de bourgs colorées et l’église Sainte-Catherine valent le détour.